Musée Dauphinois, Grenoble, du 22 avril 2010 au 30 juin 2011

Il est des hommes d'exception que l'on ne peut passer sous silence, lorsque des dates anniversaires les concernant surgissent. C'est le cas pour Jacques Vaucanson, alors que l'on fête le tricentenaire de sa naissance.

Jacques Vaucanson est né à Grenoble en 1709, d'une famille de gantiers. Il rêve, toute sa vie , de réaliser un homme artificiel, une anatomie mouvante, et se passionne très tôt pour la mécanique, puis pour la physique, la médecine, et la musique.

Malgré l'importance de ses innovations et la célébrité qu'il rencontre à l'époque, notamment avec ses automates, il reste aujourd'hui méconnu.

Le Musée Dauphinois, en lui consacrant une exposition, nous permet de le découvrir ou le redécouvrir. L'exposition est construite en deux volets: tout d'abord, il nous est montré les multiples facettes de la personnalité de Vaucanson, en tant qu'inventeur, et la diversité de son œuvre, empreinte des idéaux du siècle des lumières.

Dans un deuxième temps, c'est la période contemporaine qui est présentée, avec la recherche de la simulation de la vie, l'intelligence artificielle, la cybernétique et les nanosciences.

vaucanson Le parcours de l'exposition est ludique. Au début de l'exposition sont exposés des objets d'époque : mécanismes d'horlogerie, cires anatomiques, cylindre d'orgue de Barbarie, orgue de salon, grand échassier , figure d'homme, … certains se mettent à bouger sur notre passage, passage qui déclenche le mécanisme qui les met en mouvement. Étant un bon pédagogue, Vaucanson ,de son vivant, n'hésitait pas à expliquer les mécanismes qui rendaient vivants ses automates.

On peut voir également des machines d'usine imaginées par Vaucanson, telles que tour à tisser la soie, calanche à leviers pour lustrer les étoffes, métier automatique pour tisser les étoffes à façonner. Dans la seconde partie, nous pouvons suivre l'évolution de la représentation des robots : de 1940 à nos jours, on ne peut s'empêcher de penser à l'évolution du singe vers l'homme, les premiers robots étant vraiment très simples , les derniers d'une grande complexité, faisant appel à la haute technologie actuelle, dont la nanotechnologie, essayant d'imiter ce que voulait réaliser Vaucanson, un robot presque humain, avec des mouvements proches de ceux des hommes, et pouvant faire certaines activités ....

Les études en ce domaine ont été par la suite si poussées qu'elles ont abouti de nos jours à la création de pièces détachées artificielles, qui viennent pallier aux carences du corps humain, comme les implants auditifs, les lentilles de contact, les prothèses de plus en plus sophistiquées des chevilles, des jambes, des hanches, du genou, pacemaker et autres implants mammaires …. Cette sophistication amène à réfléchir : jusqu'où peut-on aller ?

Avec l'ère des automates, robots androïdes et êtres bioniques reconfigurent de nouveaux rapports entre l'homme et la machine. Les frontières entre le naturel et l'artificiel, le réel et le virtuel deviennent de plus en plus difficiles à appréhender, réel problème contemporain que nous renvoie cette belle exposition consacrée à Jacques Vaucanson.

L'exposition « Vaucanson et l'homme artificiel » est donnée au Musée Dauphinois à Grenoble jusqu'au 30 juin 2011. Le musée est ouvert tous les jours sauf le mardi de 10h à 18h, 19h du 1er juin au 31 août, l'entrée est gratuite.