Dessins nordiques du Musée de Grenoble

du 15 mars au 9 juin 2014

En 2010 et 2011, le Musée de Grenoble a présenté un choix des plus beaux dessins italiens puis français, extraits de son cabinet d'art graphique.
Rembrandt_1.jpg Aujourd'hui, c'est le troisième et dernier volet qu'il nous est offert de voir, consacré cette fois-ci aux feuilles hollandaises, flamandes et allemandes.
Le Musée a sélectionné près de 120 dessins qui s'échelonnent sur près de trois siècles, du XVIème à la fin du XVIIIème siècle, et qui permettent de retracer l'histoire de l'art du dessin dans les pays nordiques et qui montrent la richesse et la variété tant des techniques du dessin que des sujets représentés.
Un prêt exceptionnel du Musée du Louvre, le temps de cette exposition , un « Autoportrait » de Rembrandt, datant de 1660, vient faire écho aux dessins possédés par le Musée. Il faut dire que l’École Hollandaise de Rembrandt prédomine, avec cette merveilleuse encre du Maître, et ses traits si vifs et précis.
Rembrandt_2.jpg Le Musée est riche en dessins, grâce surtout au legs de Léonce Mesnard fait en 1890, qui était grand amateur du genre. Toutes les techniques du dessins s'y retrouvent : pierre noire, sanguine, lavis, plume, fusain …. pour aboutir soit à des dessins préparatoires à d'autres œuvres, soit à des esquisses, soit à des dessins finis, réalisés pour être vendus tels quels par leurs créateurs.
L'exposition commence par les dessins allemands, avec une distinction entre les artistes bavarois de tradition catholique, au style flamboyant, (« Le martyre de Saint Vitus » de Wink ou encore « paysage » de Wolf Huber) et ceux de tradition luthérienne du pays de Saxe, au style sobre et intériorisé (l'autoportrait de Anton Graaf).
Rembrandt_3.jpg Dès la deuxième salle, on peut découvrir les dessins hollandais, avec là aussi une distinction entre les flamands du Sud sous influence espagnole, restés catholiques, portés vers la peinture d'Histoire, influencé par l'Italie, aux dessins préparatoires d'une touche libre, s'attachant à représenter des thèmes religieux, des allégories...et vendant leurs œuvres à une bourgeoisie aisée, par opposition aux artistes du Nord des Pays Bas, cherchant le réalisme, dessinant devant le motif, des paysages simples et banals, des moulins, des vastes étendus plates, tout en essayant de produire un maximum d'effets, et vendant leurs œuvres à tous, aussi bien aux bourgeois qu'aux paysans.
On trouve des artistes tels que Jan Van Goyen, François Ryckaert, Constantijn Huygens, Josua de Grave, Breenbergh, Swanevelt, Asselijn.
Ces artistes voyagent également à travers l'Europe, croquent des paysages scandinaves, alpins, italiens. Breenbergh est un des plus représentatifs de ces nomades, il a aimé dessiner à des heures différentes de la journée des paysages italiens dans les environs de Rome, en étant très sensible à l'intensité de la lumière, et a continué, de retour chez lui aux Pays Bas, à dessiner ces paysages pendant 25 années.
Rembrandt_4.jpg Dessins préparatifs à un tableau, figures humaines longuement étudiées, dessins animaliers (vache, basset ...), dessins d'Histoire (Adam et Ève, Narcisse, Marie-Madeleine, l'histoire du fils d'Abraham …), c'est tout un pan de l'Histoire de l'Art du dessin que l'on parcourt d'une salle à l'autre, jusqu'à l'aboutissement final : la découverte pour certains, la redécouverte pour d'autres, de « l'auto-portait de Rembrandt au chevalet » de 1660.
Ce chef d’œuvre, prêté par le Musée du Louvre, rend hommage à Rembrandt, chef de file incontesté de l’École Hollandaise, auto-portrait réalisé par le Maître à une époque de sa vie où tout est devenu très difficile pour lui : il a perdu des êtres chers, il est ruiné, il se représente sans atour, simplement, dans un gros manteau, avec un bonnet, devant son chevalet, regard indéfinissable, comme revenu de tout.
Rembrandt_5.jpg Tout l'art du clair obscur de Rembrandt apparaît dans ce magnifique tableau, terminant en apothéose cette exposition. Le Musée a aménagé à droite en entrant une salle-atelier où tout un chacun peut s'essayer à dessiner.
En outre, un concours de dessin est organisé, ouvert à tous à partir de 12 ans, ce concours invite à créer, sur le modèle des artistes hollandais, son propre panorama dessiné de la région grenobloise : ville, montagne, campagne, lac, tous les paysages peuvent être croqués au crayon, à la sanguine, à l'encre ou à la pierre noire …. le support dessin est à retirer au Musée. Une urne sera placée devant le Musée pour y déposer le dessin fait.
Les 10 heureux gagnants seront exposés au Musée.