Le Magasin, Centre National d'Art Contemporain de Grenoble

jusqu'au 24 avril 2011

Sur le fil, je vous invite à aller voir la dernière exposition proposée par Le Magasin, Centre National d'Art Contemporain : « Japangongo, double regard ».
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Elle nous donne une double vue contemporaine de l'Afrique et de l'Asie, du Congo et du Japon, deux sensibilités très différentes.



D'un côté le foisonnement de l'Afrique, une explosion de couleurs, de formes, de sensations fortes. De l'autre, une introspection très intellectualisée, une macération très acérée de l'esprit, une retenue, mais dans un imaginaire qui connait malgré tout un certain foisonnement.



Carsten Höller en est le chef d'orchestre, Jean Pigozzi le collectionneur et propriétaire.



Sur une longueur de 40 m, une longue allée vous accueille, avec sur la gauche un mur courbe, c'est le Congo, à droite un mur droit, c'est le Japon. L'accrochage des toiles, dit « à la française », est dense. Les tableaux se suivent, en rangs serrés, vous en avez plein les yeux, vous ne savez où donner de la tête ! C'est un vrai festival.
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« L'installation des œuvres est organisée de façon sensorielle, suivant des similitudes et des différences entre les deux groupes. »



Les thèmes les plus proches ont été installées à l'endroit où les deux murs se rapprochent le plus. J'ai bien apprécié la scénographie de l'exposition, double lecture caractéristique du travail de Carsten Höller.



J'ai particulièrement aimé Pui Pui Pui de Yuko Akasu, qui amène aux rêves, au paradis, à l'enfance, à l'innocence, les constructions extraordinaires de Bodys Isek Kingelez, faites à base d'objets de récupération, comme « Kimbembele Ihunga », véritable Las Vegas à l'africaine, les deux séries de photographies en noir et blanc d'Ambroise Ngaimoko et de Jean Depara, magnifiques portraits d'africains de tous âges et de toutes conditions, les tableaux-cris de Chéri Samba, comme l'enfant soldat intitulé « I am for peace, that is why I like weapons », l'« International Terrorism » de Ayakoh Furukawa, fait uniquement à base de ces deux mots, bluffant !, et les trois dioramas sur Kyoto, Hiroshima, Osaka, à l'apparence si prémonitoire ! Et tous ceux que je suis amenée à passer sous silence.....

Cette exposition à la fois dépayse et apprend beaucoup sur l'âme africaine et l'âme japonaise. Elle les oppose et les rapproche tour à tour.



Dommage qu'elle finisse déjà le 24 avril !
Si donc vous êtes du côté de Grenoble pour ce WE de Pâques, n'hésitez pas à aller au Magasin, Centre National d'Art Contemporain de Grenoble, le Centre est ouvert tous les jours de 14h à 19h, et dimanche 24, à 15h, possibilité de visite guidée.