Musée de l'Orangerie

du 27 avril au 25 juillet 2011

Gino Severini est le plus français des peintres italiens. Il a dans un premier temps fréquenté à Rome l'atelier de Balla et a adhéré au néo-impressionnisme. Ce qui donne des tableaux aux touches très libres et aux lumières contrastées et flamboyantes.
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Puis il ira à Paris où il s'installera, épousera la fille du poète Paul Fort. Dufy l'initiera au divisionnisme scientifique.



Ses vues urbaines évoquent Signac, ses portraits au pastel, Degas et Toulouse-Lautrec.
Adhérent au futurisme, Severini se distingue pour son goût pour les lieux publics : ville, foule, lieux de divertissement
Il cherche à lier cubisme et futurisme en une synthèse « poétique » du monde.
L'étude du mouvement, sa décomposition, le conduit vers l'abstraction.
Ses premiers collages vont jusqu'à inclure des mots dans sa peinture.
En 1914-15, il peint une série d'œuvres sur la guerre en incluant dans un ensemble abstrait, des détails figuratifs sur la guerre.

A partir de 1916, Severini se lie avec Ozenfant, Cocteau, Matisse. Il se tourne vers le cubisme synthétique. Il abandonne la représentation du mouvement et le thème de la danse, il se tourne vers des natures mortes et y intègre des fragments du réel, papiers peints, journaux, partitions.
severini_9.jpg « Son cubisme se distingue par la vivacité et la subtilité des harmonies colorées »
Très porté sur les mathématiques, il cherche à se donner des règles pour canaliser l'intuition, ce qui l'amènera à écrire « Une esthétique du compas et du nombre ».
Dès 1916, il peint « Maternité » et « Portait de Jeanne », ce qui le ramène dans un style classique et réaliste. C'est le début du déclin du cubisme.
severini_4.jpg Dans les années 1920 Severini réintroduit « des indications de volume et des détails réalistes ». Ses natures mortes deviennent décoratives. A l'occasion d'une commande (décor mural d'un château à Montefugoni), le peintre revient à ses racines toscanes. Il remet à l'honneur la technique de la fresque, et s'inspire « de la peinture du Quattrocento ».
C'est une période où il se passionne pour le côté artisanal du métier de peintre.
Dans les années 1930, il « élabore d'importants décors de mosaïques pour les églises de Tavannes et Saint Pierre de Fribourg en Suisse ». Il se passionne pour cette nouvelle technique de la mosaïque.
severini12.jpg Dans ses œuvres sur toiles, « il se replie sur le monde intime et familial », alternant portraits et natures mortes.
Après 1950, il va tenter de réaliser quelques tableaux abstraits, puis reviendra à certaines formules de sa jeunesse et donnera, en 1960, une nouvelle version de la « Danse du Pan-Pan ».
severini_12.jpg Ses œuvres sont conservées dans de nombreux Musées d'Art Moderne européen.

L'exposition que lui consacre l'Orangerie retrace toutes les périodes évoquées ici.
J'ai beaucoup aimé ses périodes néo-impressionniste et abstraite, sa façon de mettre en valeur les volumes, un effet visuel de mouvement, ses couleurs flamboyantes, ses jeux de lumière, à l'image du tableau qui sert d'affiche à l'exposition.
severini_7.jpg C'est plus en mouvement qu'un Signac, plus coloré qu'un Braque ou un Gris.
L'ensemble de ses œuvres est très diversifié, et retrace à lui seul l'histoire de la peinture de la première moitié du XXème siècle.
C'est une heureuse découverte pour moi. Allez nombreux la voir !
Seul bémol, la catalogue n'est pas à la hauteur de l'exposition, les œuvres reproduites ont des couleurs très affadies par rapport aux originaux, ce qui est vraiment dommage.

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