Exposition Musée de Grenoble

du 18 Mars au 18 Juin 2017

L'Exposition Fantin-Latour, conçue en collaboration avec les musées d'Orsay et du Grand Palais, commence à Grenoble le 18 mars 2017. Elle a d'abord été donnée au Musée du Luxembourg à Paris jusqu'au 12 février 2017.
2-_Coin_de_table.jpg 150 œuvres ont été rassemblées à partir de prêts venus de l'étranger (USA, Angleterre, Espagne, Italie, Portugal …) mais aussi de différents musées français, dont bien sûr celui de Grenoble riches en œuvres du peintre ( grâce notamment aux dons de sa veuve lorsque l'artiste est mort) : peintures, mais aussi photographies, lithographies, dessins …

Le parcours proposé est chronologique, et thématique : natures mortes, bouquets de fleurs, portraits, et vers la fin de sa vie, œuvres d'imagination.
Fantin-Latour est né à Grenoble en 1836 et est parti vivre à Paris avec sa famille à l'âge de cinq ans. Son père lui même peintre sera son premier formateur.
Mais l'élève dépassera vite le maître.
Dès l'âge de 17 ans, il fera son premier autoportrait remarquablement maîtrisé.
Il fera ensuite « ses gammes » en se prenant régulièrement comme modèle. Plusieurs de ses autoportraits sont exposés. Il peindra aussi d'autres personnes, comme ses parents, ses sœurs, puis plus tard, sa belle-famille (femme, belle-sœur, beaux-parents), portraits de groupe, mais aussi modèles brodant, lisant, dans des attitudes souvent recueillies.
Fantin-Latour aime jouer sur le clair-obscur, travaille sur la lumière, il aura notamment comme modèle Rembrandt. Ce sont des œuvres de jeunesse, et déjà des chefs-d’œuvre.

Un long séjour en Angleterre sur l'invitation d'amis anglais lui ouvre d'autres horizons que celui de ses proches. Il y peindra de très nombreuses natures mortes, des tableaux de commande de dimensions modérées. Il y développera une représentation si fidèle de ce qu'il représente, que ses tableaux semblent en trois dimensions, relief des pétales de fleurs, velouté des fruits, goût des cadrages, avec vue de face ou vue plongeante.
Il se tournera aussi vers des portraits de groupe, tableaux aux grandes dimensions, comme « Un atelier aux Batignolles » en 1870, hommage à Delacroix, entouré de Manet, Bazille, Renoir, Zola, Monet …. « Coin de table » en 1872, avec Verlaine, Rimbaud, … hommage à la poésie.
12-_Rose_dans_une_coupe.jpg La sensualité du peintre transparaîtra plus dans ses natures mortes (pétales ayant le velouté d'une peau, verre de vin symbolisant l'ivresse et la sensualité, fleurs vivantes) que dans ses portraits où souvent les personnages semblent figés.

Avec l'âge et la notoriété qui lui donne une certaine indépendance financière, il va peu à peu se tourner vers des œuvres d'imagination inspirées des musiques qu'il aime, Berlioz, Wagner, de sujets mythologiques, ou d'odes à la beauté du corps féminin.
Des lithographies nous montrent le travail préparatoire auquel il a eu recours.
Est exposée également une partie des photographies magnifiques de nues prises par de bons photographes ( soit dans des intérieurs, soit dans des paysages comme des bains de rivières), qui lui ont servi de modèles pour ses tableaux d'imagination, avec un côté féerique et irréel.

En fin de parcours l'atelier du peintre (qu'il a occupé de l'âge de 30 ans à sa mort) a été reconstitué. C'est toujours émouvant de voir le cadre de vie d'un grand peintre, avec son chevalet, sa palette, des objets que l'on retrouve sur les tableaux …. et des œuvres de sa femme elle-même peintre, Victoria Dubourg.
Dans la Tour de l’île sont présentés des dessins du peintre.

C'est un très bel hommage que Grenoble rend à un peintre né dans cette ville.
N'hésitez pas à aller voir l'exposition, occasion rare de découvrir des tableaux disséminés dans le monde entier, et réunis ici jusqu'au 18 juin 2017, pour notre plus grand bonheur à tous.