2 mars – 5 juin 2011
Musée d'art et d'histoire du Judaïsme
Le Musée d'art et d'histoire du Judaïsme, (le Mahj), présente une exposition consacrée à Marc Chagall et à son travail artistique et poétique de la Bible.
Dans un premier temps, l'exposition invite à découvrir la gestation et la postérité de l'illustration de la Bible, initiée au début des années 1930 et éditée vingt ans plus tard. Puis elle déploie son discours en explorant quelques thèmes récurrents chez Chagall. Enfin, elle conclut sur l'universalité du message de Chagall, telle qu'il l'a exprimée dans des lieux aussi variés que les cultes juif, protestant et catholique.
D'origine juive russe, Chagall a toujours mis en avant ses origines. Il a aimé peindre son peuple et les scènes de la vie quotidienne du « shtetl » dans lequel il a grandi, rabbins, violonistes, marchands,
synagogues... Élevé à Vitebsk, en Biélorussie, dans la tradition hassidique, il n'oubliera jamais les récits de son enfance, remplis de joies et de rêveries, même lorsqu'il aura quitté définitivement sa patrie.
Ce ne sera qu'en 1930 qu'il s'attaquera aux textes sacrés, suite à une commande du marchand d'art Ambroise Vollard, qui lui propose d'illustrer la Bible.
Chagall décide de s'en tenir aux cinq premiers livres , communs aux juifs et aux chrétiens.
Son travail sera interrompu par la seconde guerre mondiale, repris et publié en 1956 sous la forme de 105 planches gravées.
Cet ensemble de gravures rehaussées à la main est exposée pour la première fois.
Chaque œuvre est accompagnée du texte qu'elle illustre. Ce qui donne un aspect un peu austère à cette partie de l'exposition.
Cette première commande l'amènera par la suite à continuer d'exploiter cette veine biblique. Son inspiration sera toujours poétique et libre
En 1966, il achèvera le monumental message biblique, cycle de 17 grands tableaux, offert à l'État français, et que l'on peut admirer au Musée Chagall de Nice.
Chagall restera toujours fidèle à un art figuratif. Il a aussi voulu montrer que la Bible portait un message universel. « Sa démarche n'est pas religieuse, mais plutôt animée par un discours de paix ». Il n'a pas hésité à peindre un Christ crucifié portant un talit, châle de prière des juifs, pour montrer aux chrétiens que le Christ avait des origines juives, visant tout à la fois les persécutions du peuple juif et l'antijudaïsme.
Dans les années 50, Chagall participera au renouveau de l'art sacré chrétien en France, sous l'impulsion du père Couturier : il choisira des supports variés comme : vitraux, émaux, céramiques. C'est la partie de l'exposition que j'ai préféré. J'ai beaucoup aimé les formes et les couleurs, un vrai ravissement de l'œil, un vrai plaisir transmis et ressenti.
J'aime l'univers de Chagall, sa fantaisie, son aura, son mystère, son univers. Ce que j'aime par dessus tout, c'est que l'œuvre de Chagall ne s'explique pas, à mes yeux, mais qu'elle se ressent. Dans un monde contemporain si pragmatique et si difficile, c'est un vrai bonheur, une vraie joie et une formidable évasion que de pouvoir entrer dans l'univers de Chagall.