du 9 septembre au 31 décembre 2011

Musée Cernuschi

En 1911, à la suite de la chute de l'Empire chinois, une partie des élites intellectuelles a pris la décision de se tourner vers l'occident pour moderniser le pays. A partir des années 20, de plus en plus d'artistes chinois se sont rendus en Europe.
artistes_chinois_2.jpg C'est ainsi que Paris, foyer d'un bouillonnement intellectuel et artistique sans précédent, s'est trouvé accueillir un grand nombre d'artistes chinois, dont Lin Fengmian, Zu Beihong, Pan Yuliang, Sanyu, Zao Wou-Ki, Liu Haisu, Chang Shuhong, Hua Tianyou, Pang Xunqin, Chu Teh-Chun.
De leur séjour en France il en résultera une profonde rupture avec les traditions chinoises, certains marqués par l'académisme dispensé par l'Ecole des Beaux-Arts de Paris, d'autres plus influencés par les avant-gardes des académies indépendantes.
Cette alternative créatrice a permis à toute une génération d'artistes de se situer au confluent de deux traditions culturelles.
L'exposition que nous propose le Musée Cernuschi nous donne un très bel aperçu de ce que ces artistes ont créé au travers de plusieurs thèmes :
- un Paris changeant : la capitale de l'art vu par les artistes venus de Chine et de quelques autres pays d'Asie
- l'apprentissage artistique des peintres chinois à Paris : modalités et enjeux
- à la recherche de la modernité, les dilemmes des peintres chinois ayant étudié à Paris dans l'entre deux guerres
- portées disparues, comment écrire l'histoire des artistes chinois en France au féminin ?
- équivoque exotisme : les artistes chinois face au public parisien (1925-1946)
- rêves à Paris, réalité à Pékin. Pang Xunqin et l'institutionnalisation des arts décoratifs en Chine.
Numeriser0019.jpg Au travers des estampes, portraits, nus, paysages, animaux peints, on peut découvrir de très belles œuvres issues de la rencontre de l'Orient de de l'Occident : on sent une profonde rupture avec les traditions chinoises : tant d'un point de vue technique (peinture à l'huile ou sculpture en ronde-brosse), que du point de vue de ce qui est représenté : comme la représentation du corps et les recherches sur le nu. Sans cesse, on ressent ce double héritage, véritable enrichissement.
Loin d'un exotisme facile, ces œuvres sont le signe d'une parfaite assimilation de l'identité chinoise à des courants internationaux.
C'est une très belle exposition, j'ai été sous le charme !
Je citerai parmi tant d'œuvres qui m'ont émues : « Paysage » de Gao Qifeng, « Lotus » de Zhang Daqian, « Portrait de Chana » de Chang Shuong (que l'on peut apercevoir sur les affiches de l'exposition), « Shangai » de Fan Tchunpi, et le « Cheval céleste » de Xu Beihong dont la grâce et la vivacité m'ont particulièrement émerveillée.
cernuschi.jpg Le Musée Cernuschi est situé au bord du Parc Monceau, dans un très bel hôtel particulier et est consacré aux arts de l'Asie. L'entrée est gratuite en ce qui concerne l'exposition permanente. Je vous la recommande si vous n'y avez pas encore été. Elle vaut vraiment le détour.
Le Musée est ouvert tous les jours de 10h à 18h, sauf les lundis et jours fériés.
L'entrée de l'exposition temporaire sur « les artistes chinois à Paris » est payante (7 euros plein tarif, 5 euros tarif réduit, et 3,5 euros demi-tarif).