Allons au musée - Mot-clé - Giacometti Présentation d'expositions diverses de peintures, sculptures, photos et vidéos, de lieux multiples, musées, centres d'art contemporain, galeries, cafés-restaurants, entre Grenoble, Paris, Lyon, Rhône-Alpes et la Suisse... Ressentis et impressions critiques. 2023-06-28T13:02:04+02:00 Andrée Laporte-Daube urn:md5:627146f22bec1346990949372a159bfa Dotclear Alberto Giacometti urn:md5:fe4b018f374f2f44a2140eb2d46a524d 2013-03-12T00:15:00+01:00 Andrée Laporte-Daube Musées en Isère Giacometti <h2>Espace, tête, figure<br /></h2> <h2>Musée de Grenoble<br /></h2> <h3>du 9 mars au 9 juin 2013<br /></h3> <p>Le Musée de Grenoble a été la première institution en France à acquérir, en 1952, une création d'après-guerre de l'artiste Giacometti, grâce au conservateur de l'époque, Jean Leymarie.<br /> C'est donc soixante ans après son entrée dans les collections que, autour de cette œuvre acquise, s'est organisé la nouvelle exposition du Musée.<br /> Il faut signaler tout de suite le rôle majeur joué par la Fondation Giacometti de Paris.<br /> Sans elle, rien n'aurait pu se faire.<br /> 90% des œuvres présentées viennent de la Fondation, le reste de collections publiques ou privées françaises et étrangères.<br /></p> <p>Chaque salle de l'exposition tourne autour d'une œuvre principale. Soit elle se suffit à elle-même, et elle trône seule, soit elle est complétée par des photos, des dessins, des peintures, suspendus aux murs, soit par d'autres sculptures de même lignée, qui viennent la compléter ou la situer dans une démarche particulière.<br /> C'est ainsi qu'au cours du parcours imaginé par Véronique Wiesinger, directrice de la Fondation Giacometti, approche précise et didactique de la démarche de l'artiste,<br /> nous pouvons découvrir les onze thèmes qui rythment le parcours de l'exposition :<br /> - avant la cage: la boule suspendue 1930-31, avec son côté surréaliste et l'apparition pour la première fois de la cage<br /> - avant la cage, le nez : souvenir douloureux pour Giacometti, rappel d'un homme qui est mort sous ses yeux<br /> - autour de la cage : ou les recherches parallèles de Giacometti dans les années 1947-1951, sur toile ou sur bois, du thème de la femme nue debout, intégrée dans un volume<br /> - la femme aux bras écartées est sa première version de la cage, que l'on retrouve dans des dessins et sur une lampe<br /> - la cage (1950), avec une version antérieure possédée par la Fondation, qui montre le travail de recherche fait par l'artiste à travers le temps<br /> - la confrontation des têtes et des figures debout (silhouettes), 1949-1950, où Giacometti se joue des perspectives et du rapport d'échelle<br /> - les têtes déclinées à l'infini : dessinées, sculptées, peintes, jusqu'à les rendre les plus anonymes possibles … jusqu'à frôler l'abstraction<br /> - les figures debout présentées sur base et sur socle, pour se jouer des perspectives<br /> - les conversations entre têtes et figures debout, 1950-1960, jouant sur les formats, jusqu'à restituer la taille humaine, semblant inviter le spectateur à être partie intégrante de l’œuvre ...<br /> - une série de six sculptures de femmes debout aux tailles différentes<br /> - les « têtes noires » : recherche de Giacometti qui voulait faire « le portrait d'un homme fait de tous les homme, qui les vaut tous et que vaut n'importe qui » dixit Sartre (1964) : têtes peintes, têtes sculptées, plâtres, tentative sans cesse recommencée de fixer un réel qui sans cesse échappe …<br /></p> <p>L'espace est aménagé de telle sorte qu'il est possible de tourner autour des œuvres,<br /> de déambuler, de les voir sous tous leurs angles, de s'en imprégner, d'entrer dans leur espace, d'en faire partie,<br /> scénographie aérée et spacieuse, qui met en valeur chaque sculpture, chaque photo, chaque peinture, chaque dessin,<br /> c'est à la fois fascinant et troublant,<br /> entre sophistication et art primitif, entre représentation de rêves et réalisme,<br /> la très grande expressivité des têtes, vues de face ou de profil, les silhouettes peintes, semblables à des ombres faméliques et torturées, les plâtres colorés bouleversant de vie, la patine « usée » qui recouvre les sculptures, donnant l'impression qu'elles ont séjourné longuement sous terre, comme si elles témoignaient d'un lointain passé,<br /> autant de « moyens » qui donnent une intensité et une force à l’œuvre d'Alberto Giacometti.<br /> Le parcours fini, l'envie est bien réelle de voir et de revoir l'exposition.<br /></p> <p>Il est à noter que la Fondation Giacometti a pris en charge la restauration de « la cage » (décrite par des photos et des textes, et illustrée par un film dans les deux dernières salles de l'exposition), et dépose pour une longue durée auprès du Musée de Grenoble « la cage » première version.</p>